36% en médias : presse, télévision, affichage, radio,
cinéma et internet
Selon TNS Media Intelligence, qui mesure les
investissements bruts avant remises, ce dernier marché (dit pluri-médias) pèse
16.6 milliards bruts en 2003 :
la presse reste le média le plus investi, avec 5.7
milliards d'euros (34.5% du total)
la télévision, au second rang, recueille 32.7% des
investissements, avec 5.4 milliards (hors parrainage)
la radio progresse à 2.6 milliards, soit une part de marché
de 16.1%
l'affichage, ou publicité extérieure, recule à 2.2
milliards (13.3%)
internet, toujours en progression, à 463 millions
(2.8%)
le cinéma (174 millions - 1.1%)
Le marché publicitaire des médias a progressé de 6%
en 8 ans, soit +490 millions. Cette progression ne s'est pas faite de façon
égale entre les médias. Selon l'IREP, qui recence les recettes
publicitaires nettes, et sur la période 1995-2003 :
la presse avance de 5.6% mais sa part de marché
baisse : 42.8% du pluri-médias en 1995 (3.5 milliards - hors petites
annonces), 42.6% en 2003 (3.7 milliards)
la télévision progresse de 11.4% :
elle passe de 2.7 milliards (dont parrainage) et 32.8% de part de marché
publicitaire à plus de 3 milliards et 34.5%
la radio avance plus lentement : 2.7% de croissance,
pour une part de marché reculant de 8.8% à 8.5% (744 millions)
l'affichage apparaît en difficulté : elle recule
de 13.3%, de 1.22 à 1.06 milliard, sa part de marché reculant de 14.8 à
12.1%
internet fait son apparition : les
campagnes on-line pèsent en 2003 le double du cinéma (131
millions)
le cinéma perd 1.3% : les grands écrans receuille 0.7%
de part de marché, à 65 millions
Les données brutes, en ne tenant pas compte des
remises, permettent de souligner la visibilité de l'annonceur (ou
d'une marque) au sein de son univers concurrentiel, au sein d'un média ou
d'un support en particulier. Soulignons que les tarifs bruts d'un support sont
fixés par rapport aux audiences des autres supports du même média. On parle
ainsi de part de voix. Danone Ultrafrais, par exemple, en investissant en radio
108 millions d'euros bruts en 2003, détient une part de voix de 4% (108/2 673)
tous annonceurs confondus. En télévision, si l'on s'intéresse aux 4 acteurs
leaders de la téléphonie (120 millions bruts en télé), Cegetel SFR, avec
42 millions investis, détient 35% de part de voix, Orange 25%,
Bouygues Telecom et France Télécom 20% chacun (24 millions). Ce qui
signifie qu'à 1 euro brut investi en achat d'espace télé
par Bouyges Telecom correspond 1,70 euro investi par SFR. Sous
réserve d'un achat de même qualité, SFR génère un impact télé 70% supérieur
à celui de Bouygues (hors action de parrainage). Précisément, les analyses qui
croisent pression publicitaire (GRP) et budget permettent de mesurer la
qualité de l'achat.
Enfin, les données IREP (recettes nettes)
permettent d'évaluer les remises consenties par les supports aux annonceurs. Les
données brutes de TNS Media Intelligence sont par définition éloignées de
la réalité comptable, plus ou moins fortement selon les médias et les
supports.
INVESTISSEMENTS PAR
SECTEUR
La distribution, l'alimentaire (1 spot sur 3 en télé)
et le transport sont les secteurs annonceurs les plus importants. Leurs
investissements médias cumulés représentent 5.4 milliards bruts (près du
tiers du total).
Certaines contraintes, notamment juridiques, influencent la
répartition des investissements publicitaires de certains secteurs d'activités.
C'est le cas notamment des secteurs interdits de télé. La distribution, premier
annonceur, n'a pas accès pour le moment à la publicité télé
(sauf parrainage) et devrait attendre 2007 pour communiquer sur
les chaînes nationales. La presse peut communiquer seulement depuis le 1er
janvier 2004 en publicité télé. La loi Evin interdit les boissons alcoolisées
sur les écrans.
INVESTISSEMENTS PAR
MEDIA
Ci-dessous pour 2003 et selon TNS Media Intelligence le top
10 des investisseurs par média (millions d'euros bruts).
La distribution, avec
4 enseignes dans le top 10, est le premier secteur annonceur de la
presse. L'alimentaire et la toilette-beauté prédominent en
télévision, avec 9 annonceurs de ces secteurs présents dans les 10 plus
importants. Les télécommunications et la distribution sont fortement présentes
sur les ondes radio (à noter en 2003 la forte percée de Danone). Les 10 premiers
annonceurs pèse en moyenne 18% de ses recettes.
TOP 100 DES ANNONCEURS ET
REPARTITION DES INVESTISSEMENTS
Les 50 premiers annonceurs pèsent le tiers du total
pluri-média. Ce poids passe même à 42% en radio et 46% en télévision. Au
contraire, la presse, même fortement dépendante de la distribution, ne perçoit
d'eux que 20% de ses recettes. 22 annonceurs du top 50 font partie de la
distribution, de l'alimentaire ou des transports. Le top 100 pèse 45% du total.
Ces données montrent que le mix-média repose généralement sur 2 médias principaux complétés par 2 médias
secondaires. Il est à noter qu'au sein d'un même univers, le mix-média est
généralement assez proche d'un concurrent à un autre. Pour noter l'agressivité
publicitaire d'une marque, il est possible de mettre en perspective sa part de
voix et sa part de marché, comparativement aux marques concurrentes. Une eau
challenger, occupant 3% de son marché en valeur et disposant d'un budget
médias de 10 millions, sera offensive si le leader occupe 15% du marché
avec un budget média de 20 millions. Ces éléments permettent d'éclairer les
stratégies marketing et communication des marques (mouvements dans le
temps, poids de la publicité dans le marketing-mix, ambitions
commerciales, ...).
Certains annonceurs et secteurs d'activités
sur-investissement certains médias. C'est le cas de l'alimentaire ou de la
toilette-beauté en télévision, ou encore de l'édition (qui bénéficie de
conditions d'achats spécifiques). Les constructeurs automobiles ont une
répartition de leurs investissements proches de la part de marché des 6 grands
médias. La levée de l'interdiction pour la distribution d'accéder à la
publicité classique télé (le parrainage n'est pas pigé par TNS Media
Intelligence) pourrait amener un rééquilibrage des investissements du secteur,
aux dépens de la presse ou de la radio.
SAISONNALITE DES
INVESTISSEMENTS
Les investissements ne sont pas constants dans le temps,
l'été étant une période plutôt creuse, alors qu'octobre et novembre sont
les mois des plus gros investissements. L'affichage est le média le plus stable,
la radio le média le plus saisonnier. A noter que les régies publicitaires ont
développé depuis longtemps une tarification et plus récemment des produits
visant à renforcer le remplissage lors des périodes creuses. Certaines se sont
engagées dans des techniques de yield management, de manière à optimiser leurs
revenus tout au long de l'année. En 10 ans, les investissements en été en
télé ont été multipliés par 10. Si la consommation de certains médias est
réduite certains mois, les tarifs s'adaptant, une campagne peut alors devenir
économique pour une émergence plus forte, compte tenu d'un encombrement
publicitaire lui-aussi réduit.